Comment empêcher le cyberharcèlement de faire son apparition dans les universités ?

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Nous voyons de nombreux exemples et incidents variés de cyberharcèlement dans le monde entier. À l’heure où de nombreux étudiants entament leur deuxième année de scolarité en ligne, le sujet est encore plus important et d’actualité, en particulier pour la jeune génération. Parce qu’ils vivent tous avec cette technologie, la première chose qu’ils font au réveil est de consulter les médias sociaux. Avec des modes de vie de plus en plus connectés, le cyberharcèlement peut prendre de nombreuses formes différentes.

Un pas au-delà du cyberharcèlement, le cybermobbing diffère en ce qu’il encourage un comportement de groupe dévié et coordonné. Il consiste à motiver d’autres personnes à nuire activement à un autre groupe ensemble – c’est l’une de ses tactiques. Une autre tactique de cybermobbing est le « naming and shaming », également connu sous le nom de doxing ou de « recherche de chair humaine », qui consiste à divulguer au public l’identité personnelle ou les coordonnées de la victime, la rendant ainsi vulnérable au harcèlement, à la traque et à d’autres abus.

L’émergence de cette forme particulièrement cruelle et insidieuse du cyberharcèlement constitue une menace sérieuse pour les internautes, les propriétaires de plateformes et la société. Le cybermobbing a des conséquences négatives plus graves que le cyberharcèlement, car les victimes subissent des infractions multiples de la part de groupes de personnes, ce qui leur rend difficile de se défendre. En outre, les messages insultants et manipulateurs utilisés dans le cybermobbing provoquent un flot de réactions de colère, ce qui entraîne une polarisation de la société.

Comment un comportement en ligne peut franchir la ligne et devenir toxique

Le cyberharcèlement n’est pas près de disparaître, c’est pourquoi j’ai étudié comment utiliser la technologie pour atténuer ou combattre ce problème. Je pense que l’objectif n’est pas de contrôler, mais d’éduquer, car chacun doit mieux comprendre la santé mentale en ligne. Sachez aussi qu’il existe en France l’application FamilyWebCare pour aider les parents en détresse. Une application créée par l’agence iProtego.

Dans un cours sur « les technologies de l’information et la société », j’apporte des éléments de recherche en classe, en créant des messages hypothétiques dans lesquels une victime est raillée pour son apparence, par exemple pour son surpoids. On est très peu conscient du phénomène de la taille et de ses effets néfastes – beaucoup de gens considèrent qu’il est normal de faire des commentaires non sollicités sur le poids. Ils ne se rendent pas compte que ce qu’ils disent est préjudiciable à la personne visée, ou ils le minimisent en le qualifiant d’hypersensibilité. Cela s’explique en partie par le fait qu’il s’agit d’un comportement courant et que les gens se sentent à l’aise pour faire de tels commentaires, d’autant plus en ligne et surtout si la personne visée est un inconnu.

La plupart des élèves ne se rendent pas compte que c’est un problème de participer à des mécanismes qui contribuent au cyberharcèlement. Pour eux, c’est une blague et ils pensent qu’il n’y a pas de mal à aimer un message « drôle » apparemment inoffensif ou à faire un commentaire léger et sarcastique. Mais une fois que vous aimez ou partagez ce message, les algorithmes utilisés dans les médias sociaux l’amplifient en fonction de votre engagement, ce qui fait que ce message apparaît de plus en plus souvent et l’aide à prendre de l’ampleur et à attirer l’attention. Cela signifie que vous aidez indirectement le tyran, quelles qu’aient été vos intentions initiales.

Mesures que les universités peuvent prendre

Dans cette optique, les universités et les établissements d’enseignement supérieur ont un rôle à jouer dans la mise en place d’une culture visant à prévenir de manière proactive au cyberharcèlement.

Définissez une politique de lutte contre au cyberharcèlement à l’échelle de l’établissement qui mette tout le monde d’accord.

Qu’il s’agisse de définir une conduite en ligne inappropriée ou d’établir des étapes pour signaler et répondre au cyberharcèlement, l’administration de l’université, les conseillers d’orientation et les enseignants se sentiront plus à l’aise pour aborder le sujet lorsqu’un système est en place avec un cadre de réponse clair à tout incident qui se produit.

Sensibiliser aux comportements et aux actions qui constituent le cyberharcèlement

Dans les classes en ligne et hors ligne, les enseignants peuvent aider les élèves à prendre conscience de ce qui constitue le cyberharcèlement, de sa gravité et des mesures à prendre en cas d’incident. Ils peuvent envisager de concevoir et de mettre en scène des scénarios de la vie quotidienne afin de générer des conversations productives qui amènent les élèves à réfléchir aux comportements d’intimidation.

Dispenser une formation à l’empathie

Ils peuvent également intégrer une formation à l’empathie dans les activités de classe et inciter les élèves à envisager la situation du point de vue de la personne concernée.

Surveiller les élèves pour détecter les signes de cyberharcèlement

Les enseignants doivent être proactifs lorsqu’ils remarquent des changements dans le comportement, l’attitude ou les performances des élèves, car ils peuvent tous être des signes de cyberharcèlement.

Faire participer les élèves à des activités d’apprentissage contre au cyberharcèlement

Faites appel aux élèves et à leur créativité pour promouvoir la sensibilisation au cyberharcèlement sur les médias sociaux – chargez les élèves de concevoir un contenu anti-cyberharcèlement et veillez à ce que les messages soient amplifiés pour répandre la positivité.

Présentez les principes de conception tels que la conception pour l’empathie, la conception pour l’attention et la conception pour les conséquences, puis engagez les élèves à concevoir des interventions dans les activités de classe qui décourageraient ou préviendraient les comportements de cyberharcèlement ou de cybermobbing.

Sensibiliser les élèves à l’utilisation des médias sociaux

Les élèves doivent être formés à une utilisation réfléchie des médias sociaux et à une meilleure compréhension des éléments suivants